Homily Diamond Jubilee of Marianist Presence in Togo

10 Novembre 2018, par Reverend P. Ignace Pagnan, SM

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Excellences Messeigneurs Evêques de …………….

Excellences, Messieurs les autorités politiques, civiles, administratives et militaires à vos différents rangs et grades,

Chers frères et sœurs dans le sacerdoce et dans la vie consacrée,

Mesdames et messieurs

Chers frères et sœurs chrétiens,

Comme nous le savons, nous sommes réunis dans cette belle cathédrale pour ouvrir notre année jubilaire des 60 ans de présence marianiste au Togo.

C’est pour nous, marianistes, une immense joie de vous voir nombreux autour de nous pour cet événement. Vous donnez ainsi une preuve précieuse de la reconnaissance de ce que les marianistes sont pour le Togo et le Bénin. Soyez en tous remercier. Je remercie aussi ceux qui, pour diverses raisons ne sont pas ici avec nous ce matin mais qui sont, d’une manière ou d’une autre en communion avec nous. Un merci tout particulier à Monseigneur Jacques Longa, Evêque de Kara qui nous a adressé un message de félicitations et d’encouragement. Un merci à nos frères marianistes de suisse qui, vu leur âge et leur santé n’ont pas fait le déplacement du Togo mais qui sont de tout cœur avec nous. Un merci à Monseigneur Jean Marie Lovey, Evêque de Sion, en Suisse d’où sont partis les marianistes en 1958 pour le Togo. Il nous a aussi écrit pour nous souhaiter une fructueuse année jubilaire. Nous remercions également toute la famille marianiste de par le monde qui, aujourd’hui ont les yeux tournés vers cette cathédrale du Sacré-Cœur de Lomé. Ils sont représentés par Christian Barbeaux et le Fr Maximin Magnan, deux responsables généraux de la Famille marianiste que nous saluons chaleureusement.

Nous saluons les supérieurs des consacrés et leurs frères et sœurs ici présents. Certains étaient à Dapaong jusqu’à hier pour leur assemblée annuelle.

Ouvrir cette année jubilaire a pour nous un triple sens. D’abord, il s’agit de nous rappeler avec gratitude la vie et le travail des premiers marianistes au Togo et d’affirmer que nous ne les oublierons jamais. Ceux qui connaissent Kara et les œuvres marianistes ou celles qui sont inspirés par les marianistes au Togo et au Bénin savent qu’il y a un quartier, un pont, une pierre tombale, des inscriptions, des écoles, et même des personnes qui portent les noms Chaminade, Robert Mattlé, Auguste Augustin, Stéphane Hoïn et Pierre Cattin. Les trois derniers, Auguste Augustin, Stéphane Hoïn et Pierre Cattin sont ceux qui sont arrivés au Togo à la fin de septembre 1958, envoyés par leur supérieur le Père Robert Mattlé pour prendre une école qui venait de commencer dans la brousse de Lama-Kara, comme on disait à l’époque.

Nous avons entendu l’évangile nous dire que Jésus a rassemblé les apôtres sur la montagne de Galilée et qu’il les a bénis et envoyé en mission. De la même façon nos trois premiers marianistes se sont retrouvés à la cathédrale de Sion en Suisse au début de septembre 1958, et après une cérémonie empreinte de recueillement, ils sont été envoyés au Togo. Jésus a donné une triple mission à ses apôtres – faire des disciples, les baptiser, leur donner un enseignement. Nos premiers missionnaires marianistes ont suivi aussi cet ordre de Jésus. Les chroniques qu’ils ont laissé et des témoignages montrent que les trois frères ont eu bien des moments difficiles, mais ils ont tenu parce que, tout comme les apôtres, ils voyaient bien des signes de la présence de Jésus à leur côté; ils avaient aussi le soutien et les encouragements de beaucoup de personnes, à commencer par Messeigneurs Lingenheim et Strebler, les Pères Camille Riedlin et Jean Perrin et Raphaël Adjola, tous de vénéré mémoire, les Frères des Ecoles chrétiennes ainsi que les autorités et les populations du Togo, particulièrement celles de Lama-Kara.  Certains de ceux qui les ont accueillis ou vu arriver sont encore vivants ; parmi nous il y en a qui, bien qu’ils ne les ont pas vu arrivés ont cependant recueillis des témoignages intéressants sur eux. Nous les invitons à se faire connaitre des marianistes pour écrire ensemble une histoire plus exhaustive de nos pionniers marianistes.

L’autre sens que nous donnons à cette célébration est que nous voulons vivre le présent avec passion. Par nous j’entends l’ensemble de la Famille marianiste ; celle-ci se divise en quatre branches. Vous avez les communautés laïques marianistes, qui sont des laïcs mariés ou non vivant de l’esprit marianiste. Ils ont été fondé il y a un peu plus de deux siècles par le Père Chaminade qui estimait que la christianisation de la France, son pays et du monde se ferait par les laïcs. Sur ce point précis, le père Chaminade a été un prophète. Les vrais missionnaires aujourd’hui ne sont pas d’abord les prêtres et les consacrés, mais ce sont les laïcs, ces différents groupes qui se forment dans l’Eglise ou ces chrétiens qui par leur vie ou leur parole annoncent Jésus au jour le jour. En plus des communautés laïques, dans la famille marianiste il y a aussi l’Alliance mariale que forment des personnes consacrées vivant dans le monde. Elles sont comme le levain dans la pâte de notre monde. Les deux autres branches de la Famille marianiste sont constituées d’une part par les religieuses marianistes et de l’autres part les frères marianistes. Cette Famille marianiste est un CAS  particulier– C.A.S. – dans l’Eglise. Ils cherchent à Connaitre et faire connaitre; à Aimer et faire aimer ; à Servir et faire servir Dieu et la Vierge Marie. C’est cela leur passion. Nous l’avons entendu au début de la messe, parmi nous marianistes deux jeunes vont se consacrer définitivement à Dieu et à Marie. Pour nous, les vœux définitifs, avec le quatrième vœu qui est émis, la stabilité, exprime cette passion pour Dieu, Marie et l’humanité jusqu’à extinction de la vie.

Vivre le présent avec passion dans la perspective de l’héritage des premiers marianistes n’est pas seulement réservé à la famille marianiste dont j’ai dit qu’elle est divisée en quatre branches. La Famille marianiste est en réalité ouverte, plus large que les quatre branches. Des associations comme AECAT (Anciens Elèves de Chaminade et d’Adèle du Togo), GCI (Germe Chaminade International), qui vivent de l’esprit marianiste y font naturellement parti. Elles montrent à leur manière qu’elles ont reçu quelque chose des marianistes qu’elles entendent vivre. Elles sont aussi comme le levain dans la pâte de notre monde. Je remercie chaleureusement ces groupes. J’aimerais ici particulièrement faire mémoire du professeur Victor Bakonde, un des piliers de AECAT arraché trop tôt à notre affection il y a plus d’un an. Nous invitons tous ceux qui se savent héritiers d’une manière ou d’une autre de l’esprit des pionniers à se joindre à l’un de ces groupes ou à d’autres encore pour qu’ensemble nous fassions vivre l’esprit marianiste.

En proposant la première lecture que nous avons entendue, nos deux frères qui font les vœux perpétuels nous disent que ce qu’il nous faudrait faire de mieux pour honorer la mémoire des pionniers marianistes, c’est bien de faire de notre vie le temple de Dieu. A nous tous qui en raison de notre lien direct ou indirect avec les pionniers marianistes au Togo sommes supposés incarner l’esprit marianiste est-ce que Augustin, Hoïn et Cattin, du ciel d’où ils nous regardent et accompagnent, est-ce qu’ils sont fiers de nous, de notre façon de vivre ?

Nous donnons un troisième sens à notre célébration, celui de dire que nous voulons embrasser l’avenir avec espérance. Les premiers marianistes qui sont arrivés chez nous avaient idée claire dans la tête : ce qu’ils font doit avoir un avenir. Cela ne peut se limiter à leur présence ici. Cette idée était au fond portée par tous les marianistes suisses et l’administration générale des frères marianistes. C’est pourquoi ils se sont investi corps et âme dans la formation et les recrutements. J’ai entendu de frères suisses dire que souvent ils se privaient en Suisse pour pouvoir soutenir la mission au Togo. Ceci est déjà un enseignement pour nous, pour vivre de façon à nous préoccuper de l’avenir en dégageant assez de ressources pour la formation. Je remercie ici toutes personnes et les groupes qui soutiennent la mission et les œuvres marianistes au Togo et au Bénin.

En 60 ans, un nombre incalculable de personnes, jeunes comme adultes ont bénéficié de la formation des frères marianistes; bon nombre ne connaissent pas les marianistes, mais tous ou presque vous connaissez ou vous avez entendu parler du collège Chaminade de Kara par exemple !

L’engagement pour l’éducation est probablement le plus bel héritage que nous ont laissé les pionniers marianistes. Nous pensons qu’il faut prendre grand soin de ce don. Avec le concours de tous. Il nous faut le poursuivre et l’approfondir. Pour que l’on ne dise plus seulement : Chaminade a formé des intellectuels, des cadres, mais qu’il forme aussi des citoyens, des hommes et femmes de valeurs pour le pays, le monde et l’Eglise. D’ailleurs, les marianistes lors de leur fondation au XIXème siècle se sont intéressés aux écoles dans ce but de faire des citoyens. Un groupe de frères à la tête duquel se trouve le Frère Maximin Magnan travaille sur cette question de comment assurer aujourd’hui l’identité marianiste de nos œuvres. Dans ce qu’ils ont déjà publié je retiens ceci : « Au-delà de son objectif immédiat, toute œuvre a pour but essentiel de transformer la personne, qui en sort plus riche, plus ouverte, plus épanouie et heureuse ». Merci à vous tous qui soutenez nos œuvres éducatives. Merci par avance à ceux qui, à la faveur de ce jubilé se joindrons à la grande famille marianiste pour relever ensemble les défis qui se posent à l’éducation de la jeunesse dans les lieux où les marianistes sont implantés.

Les frères marianistes suisses ont commencé dans les années 80 le recrutement de jeunes togolais pour la vie religieuse marianiste. Aujourd’hui nous sommes une bonne quarantaine. Mais nous espérons promouvoir plus de vocation. Puisse cette célébration en susciter quelques-unes.

Pour conclure : Il y a une chose que nous devons retenir de ce que Jésus dit dans l’évangile et que les pionniers marianistes ont vécu à l’heure manière: à savoir l’histoire implique engagement et témoignage de tout homme, quel qu’il soit.